Pourquoi il faut lire le Cantique des cantiques
Ce qu’est le Cantique des cantiques
Ecrit par Salomon au Xe siècle avant JC, c’est un monument de la littérature. À la fois théâtre, poésie, livre de sagesse, livre de rêve, livre d’amour. Peut être lu comme un roman d’amour, un traité philosophique ou une somme théologique.
C’est un Livre mystérieux car on ne sait pas si Salomon et le bien-aimé sont le même personnage. La signification des symboles est perdue, on ne sait pas tout le temps qui parle. C’est pourquoi je me contenterai de brosser ce qui est le plus apparent ppour ne pas prendre le risque d’aller à contre-sens.
C’est un livre qui nous parle de l’amour d’une femme et d’un homme, avec toute la sensualité que cela implique. Il faut donc comprendre ce texte à ce niveau. Mais si le Saint-Esprit a permis que cela nous soit transmis et figure dans la Bible, c’est qu’une lecture spirituelle nous est possible : l’histoire de Dieu et de son peuple, l’histoire de Dieu avec l’Église, l’histoire de Dieu avec chacun de nous.
Un livre ignoré par pudibonderie
C’est un livre sur lequel on ne prêche plus. Les images et le contenu sensuel semblent, à certains lecteurs, contraires aux enseignements bibliques de chasteté, de pudeur et de sainteté. Mais les juifs et les premiers chrétiens le tenaient pour le saint des saints, le livre de la dévotion la plus profonde. Par exemple, un géant comme Hudson Taylor, apôtre missionnaire en Chine au XIX a publié un livre de méditations sur lui.
Il faut savoir que Pâque est une fête juive familiale. Le Cantique des cantiques était lu à Pâque dans les familles, après le repas de la Pâque qui est le moment central de la célébration. Je suppose que cela devait réveiller les adolescents.
Au sein du livre, la scène centrale du jardin
Lecture du Cantique des cantiques 4:12 – 5:1
Le jardin-temple, le temple de l’amour, un endroit de sensualité et de spiritualité
Ce passage est une allégorie dans l’allégorie. Au cœur du cantique des cantiques qui nous parle de l’histoire d’amour de Dieu et de son peuple, se trouve le saint des saints. Dans un dialogue, le texte nous fait admirer le jardin contemplé par le bien-aimé. Le bien-aimé compare la jeune fille à un jardin et nous entendons sa réponse et son invtation.
Le bien-aimé vient visiter son jardin, comme l’Église et l’Esprit se rencontrent au culte, comme chacun de nous et Jésus se rencontrent dans notre cœur. Le temple de l’amour, c’est notre cœur, car notre cœur est un jardin
Adam et Eve étaient les gardiens d’Eden et Eden n’était rien moins qu’un temple, l’endroit de la rencontre entre Dieu et sa création. Un temple détruit par le péché. Ici on voit préfigurée poétiquement et prophétiquement la reconstruction d’un temple fait de non pierre mais de chair.
Un temple sans l’autel des sacrifices. Comme Eden qui n’avait pas d’autel, car le péché n’était pas entré dans ce monde, il n’y a pas d’autel dans ce temple, car le péché a été effacé, une fois pour toutes par Jésus sur la croix
Au lieu d’un autel, des courants d’eau qui fertilisent et rafraîchissent.
Loin de l’amour des chansonnettes, un amour de grand prix
Loin de l’amour des chansonnettes, l’amour du Bien-aimé et du jardin secret est tragique. Le vrai jardinier de nos âmes, le Seigneur Jésus, est venu dans ce monde pour payer le prix de notre rachat en mourant sur la croix.
Kenneth Bailey 60 ans de vie au Moyen Orient et un érudit de la tradition chrétienne d’Orient nous dit que l’amour est déclaré par un acte coûteux. Dieu nous a déclaré son amour en envoyant Jésus. Il n’y avait pas de prix plus élevé pour l’amour le plus fort. “ Mais Dieu prouve son amour envers nous, en ce que, lorsque nous étions encore des pécheurs, Christ est mort pour nous. ” Romains 5:8
L’amour est un désir de présence, un désir de fusion, un désir de communion. Est-ce que nous avons un cœur pour Dieu, est-ce que nous voulons qu’il soit toujours présent ? Est-ce que nous voulons lui parler, le consulter, l’écouter, lui raconter notre journée, lui parler de nos attentes, de nos déception comme on le ferait un vrai ami ?
On ne trouvera pas un jardinier qui aime autant son jardin que le Seigneur Jésus.
Toute la beauté d’un jardin tient à l’amour du jardinier pour son jardin.. J’ai des voisins qui voulaient bétonner la surface de leur jardin. Cela ne les intéressait pas, cela prend trop de temps. D’autres ont fait des jardins exquis. On ne trouvera pas un jardinier qui aime autant son jardin que le Seigneur Jésus.
Mais le laisse-t-on faire. Est-ce que la porte est ouverte pour qu’il y passe du temps ?
Le jardin idéalisé, le jardin poétique, le jardin prophétique
La bien-aimée est le jardin. Le bien-aimé la voit parfaite, sans tâche, pure, non contaminée par du glyphosate.
Le bien-aimé est le jardinier. Dieu est le jardinier, celui qui a planté le jardin des délices Eden (Genèse 2:8). Plus précisément une personne de la sainte Trinité, Le Fils éternel incarné en Jésus apparaît en Jean 20:15 comme un jardinier.
Pourtant le peuple d’Israël, au temps de Salomon était loin d’être parfait. Salomon lui même avait failli en se mésalliant avec de nombreuses femmes étrangères qui avaient apporté leurs dieux avec elles.
Pourtant quand nous regardons en nous-mêmes, dans cette assemblée, dans l’Église en général, nous savons que nous sommes loin de cette perfection requise
Le cantique des cantiques nous montre d’ailleurs que la conduite de la Sulamite n’est pas toute vertueuse et d’une fidélité sans tâche. Pourtant dans ses déclarations, le bien-aimé affirme le contraire. alors ment-il ?
Le bien-aimé d’ailleurs ne peut s’empêcher de glisser quelques remarques tendrement ironiques dans sa description amoureuse de l’objet de son amour ; ses dents des brebis tondues ; son corps, un amas de froment.
La description de la bien-aimée n’est pas réaliste, elle est poétique, elle est prophétique
Dieu ne nous voit pas comme nous sommes. Ou pour rephraser plus exactement : la justice de Dieu ne nous voit pas comme nous sommes. Oui, il est bien au courant de nos infidélités, de nos manquements. Il n’est pas dupe. Mais il nous voit comme le bien-aimé voyait la bien-aimée, avec les yeux de l’amour. Pourquoi Dieu dans sa justice nous voit-il comme cela ? À cause de la justification acquise pour nous à la croix.
Nos péchés sont couverts parce que Jésus a été juste pour nous et que par une action que nous ne sommes pas capables de mesurer, Jésus s’est couvert de notre péché et nous a couvert du manteau de sa justice, la justice de Christ et nos manquements sont couverts par les mérites de Christ.
Dieu nous voit comme le bien aimé voit la bien-aimée : avec les yeux pleins d’amour
Je me réjouirai en l’Eternel, Mon âme sera ravie d’allégresse en mon Dieu; Car il m’a revêtu des vêtements du salut, Il m’a couvert du manteau de la délivrance, Comme le fiancé s’orne d’un diadème, Comme la fiancée se pare de ses joyaux. Ésaïe 61:10
Je passai près de toi, je te regardai, et voici, ton temps était là, le temps des amours. J’étendis sur toi le pan de ma robe, je couvris ta nudité, je te jurai fidélité, je fis alliance avec toi, dit le Seigneur, l’Eternel, et tu fus à moi. Ézechiel 16:8
Par un décret, publié une fois pour toutes, dans son Conseil divin, Dieu déclare juste celui qui le reçoit par la foi.
Mes péchés ont disparu, chassés comme une fumée, / car pour moi, Jésus mourut, / de lui mon âme est aimée, / sûr et fort de son appui, je repose en sa tendresse / et tout bas, redis sans cesse / Il est à moi, Je suis à Lui. (Ruben Saillens)
Dieu nous voit tels que nous serons
Rares sont ceux qui n’ont pas de problème avec leur image. Les chirurgiens esthétiques se font des fortunes à corriger des défauts physiques qui sont imaginaires. Et ce n’est rien par rapport à l’image de soi intérieure qui conduit à la dépression. Peut-être que ton mari, ta femme ne te trouve pas belle/beau. Peut-être que ton père, ta mère aussi te rejette. Mais sache que Jésus te trouve belle/beau
Dieu nous voit tels que nous serons, quand appelés dans la Nouvelle Jérusalem, nous revêtirons un nouveau corps et que toute trace de péché aura disparu de nous.
Le jardin clos
le jardin est un espace exclusif, un espace d’intimité. Un jardin n’est pas ouvert à tous vents. Le jardin contient des choses précieuses
Le jardin est protégé
ce jardin clos est un endroit saint, réservé préservé des voleurs, des ravageurs.
Selon certains commentateurs, le premier péché n’a pas été la désobéissance de l’arbre défendu, mais le fait d’avoir laissé le serpent entrer dans le jardin
Qui nous séparera de l’amour de Christ? Sera-ce la tribulation, ou l’angoisse, ou la persécution, ou la faim, ou la nudité, ou le péril, ou l’épée? (…). Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus-Christ notre Seigneur. Romains 8:35-38
L’amour n’existe que dans la liberté
Voilà ce qu’on appelle une garantie complète. Notez toutefois qu’il y a un risque qui n’est pas couvert. Nous.
L’amour ne peut exister que dans la liberté. L’amour ne met pas en cage. Il respecte l’objet aimé. C’est le renoncement volontaire, le don de soi qui est la marque de l’amour.
Le drame de l’humanité, c’est que chacun veut vivre pour soi, cohabiter, coexister. Mais quand les contraintes sont trop fortes, c’est bye-bye Charlie. C’est pourquoi il y a si peu de mariages, et aussi pourquoi il y a tant de divorces.
Le risque c’est donc nous ; Nous qui trop souvent jouons avec les limites du jardin.
Dehors et dedans
Il y avait dehors et dedans Eden.
Il y avait dedans l’arche et dehors l’arche de Noé. Dedans le salut, dehors la perdition.
Lors de la fête des expiations (Kippour), décrite dans Lévitique 16, un homme devait chasser le bouc émissaire chez Azazel, en dehors du camp.
Il y a le royaume de Dieu et il y a le monde
Le mur entre le royaume de Dieu et le monde dans notre cœur est attaqué. Ce qui le fait tomber ce ne sont pas les grosses secousses, mais les petits renoncements. On se détourne de notre mission,;
“N’aimez point le monde, ni les choses qui sont dans le monde. Si quelqu’un aime le monde, l’amour du Père n’est point en lui ; car tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l’orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais vient du monde. Et le monde passe, et sa convoitise aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement.” (1 Jean 2:15-17 LSG)
“Dehors les chiens, les enchanteurs, les impudiques, les meurtriers, les idolâtres, et quiconque aime et pratique le mensonge !” (Apocalypse 22:15 LSG)
“Ainsi donc, vous n’êtes plus des étrangers, ni des gens du dehors ; mais vous êtes concitoyens des saints, gens de la maison de Dieu.” (Ephésiens 2:19 LSG)
Le jardin de l’absence
Le jardin peut souffrir du désert de l’absence
Le jardinier n’est pas toujours dans le jardin. Dans les tableaux du Cantique des cantiques, il y a ce thème de l’absence, de la recherche, de l’attente. Les anciens avaient un mot pour cela, particulièrement dans le Sud-ouest : je me languis. Ce mot a perdu son caractère d’impatience pour celui d’ennui, de trainailler.
L’amour est le plus puissant des sentiments, mais il porte en lui l’inconfort et la douleur du manque. Et ce doute, va-t-il ou va-t-elle revenir ?
Les frustrations sont mutuelles, au chapitre 5, la bien-aimée tarde à répondre au bien-aimé et elle doit le chercher éperdue dans les rues de la ville, maltraitée par les vigiles. Mais est-ce que cela décourage le bien-aimé ? Non
Oui nous savons Jésus a dit Matthieu 28…19 Allez, faites de toutes les nations des disciples, les baptisant au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit, 20et enseignez-leur à observer tout ce que je vous ai prescrit. Et voici, je suis avec vous tous les jours, jusqu’à la fin du monde.
Mais toujours le jardinier pensera avec amour à son jardin, même s’il en est éloigné.
Le jardinier viendra toujours si une tempête s’est levée, si la sécheresse frappe, si des prédateurs viennent le menacer
C’est vrai mais Jésus a dit qu’il reviendra et nous sommes dans cette attente, avec ses frustrations, ces douleurs aussi.
L’absence révèle la présence.
Alors concentrons-nous sur LA PROMESSE sans douter, nous réjouissant en anticipation
Il y aura ce moment où le jardinier passera la porte avec ses amis, pour une fête qui resemble à la célébration des noces.
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