L’onction, le sceau et les arrhes de l’Esprit

Que veulent dire l’onction, le sceau et les arrhes de l’Esprit ? Ce sont des termes que l’apôtre Paul utilise pour parler de l’œuvre du Saint-Esprit.

Les marques

De nos jours les marques sont omniprésentes.

Il y a des marques qui s’étalent en gros caractères (un célèbre maroquinier). Il y a aussi des marques plus discrètes. On reconnaît sur des tableaux anciens la marque d’un grand peintre. Leonard, Caravage avaient des tableaux qui étaient remisés dans des greniers. Et maintenant, ceux-ci figurent dans les ventes des plus grands courtiers et sont vendus des millions.

La grande mode de nos jours ce sont les marques sur le corps. Des tatouages avec des symboles qui révèlent une emprise indélébile sur soi. Des idéogrammes, des dragons, des fées qui font référence à un domaine démoniaque. Certains portent des objets comme des anneaux de nez comme pour mener un bœuf… 

Mais il y a des marques plus discrètes, des marques invisibles à l’œil nu. Il en est une qui se distingue de toutes les autres. La plus belle, celle qui a été acquise au plus grand prix, la plus précieuse.

Savez-vous que nous portons sur nous la marque de notre Dieu. C’est une marque volontaire, que nous recevons librement . Nous pouvons en être fiers et reconnaissants, car elle est le gage de notre salut, de notre espérance éternelle. Elle authentifie notre adoption. Elle garantit notre protection et elle scelle le plus beau contrat que l’on puisse signer.

Lecture de la parole

Pour comprendre ce que veulent dire l’onction, le sceau et les arrhes de l’Esprit, il faut se tourner vers les épîtres de Paul.

L’onction, le sceau et les arrhes

“Et celui qui nous affermit avec vous en Christ, et qui nous a oints, c’est Dieu, lequel nous a aussi marqués d’un sceau et a mis dans nos cœurs les arrhes de l’Esprit.” (2 Corinthiens 1:21-22 LSG)

Cet extrait fait partie de l’explication que l’apôtre Paul donne aux Corinthiens de l’objet de sa lettre à leur église. 

Corinthe était une cité maritime très active. À partir de Corinthe, une voie sur laquelle on tirait les bateaux sur des rondins sur un peu plus de 6 Km permettait d’éviter de contourner le Péloponnèse  soit 400 Km.

Paul utilise un langage que les marchands peuvent comprendre

En relisant les textes, j’ai été frappé par la façon dont Paul utilise des termes que des marchands peuvent comprendre. le sceau de Dieu et les arrhes de l’esprit. Le sceau c’est ce qui permettait d’attribuer une propriété à un marchand pour sa cargaison sur un navire. Les arrhes sont une avance, un paiement partiel sur un contrat de vente d’un bien ou d’un service. Une deuxième lecture va permettre de préciser la pensée de Paul

“En lui vous aussi, après avoir entendu la parole de la vérité, l’Evangile de votre salut, en lui vous avez cru et vous avez été scellés du Saint–Esprit qui avait été promis, lequel est un gage de notre héritage, pour la rédemption de ceux que Dieu s’est acquis, à la louange de sa gloire.” (Ephésiens 1:13-14 LSG)

Nous sommes ici devant l’image de la transaction commerciale.la sélection : vous avez été oints / le sceau / les arrhes de l’esprit ou le gage de notre héritage

Voyons premièrement la sélection, l’onction

L’onction

Dans l’ancien testament l’onction, c’est le choix d’un homme et son équipement pour sa mission

Dans l’ancien testament, l’onction correspond au choix que Dieu fait d’un homme et sa mise en capacité d’accomplir la mission que Dieu lui a donnée.. 

“L’Éternel parla à Moïse et dit : Vois : j’ai appelé par son nom Betsaleél, fils d’Ouri, fils de Hour, de la tribu de Juda. Je l’ai rempli de l’Esprit de Dieu, de sagesse, d’intelligence et de compétence pour toutes sortes d’ouvrages,” (Exode 31:1-3 SER)

Nombres 11 nous relate comment Dieu a validé le choix des 70 qui devaient juger Israël “L’Eternel descendit dans la nuée, et parla à Moïse ; il prit de l’esprit qui était sur lui, et le mit sur les soixante-dix anciens. Et dès que l’esprit reposa sur eux, ils prophétisèrent ; mais ils ne continuèrent pas.” (Nombres 11:25 LSG)

On se rappelle aussi comment David a été oint pour roi sur Israël. Quand après son péché avec Bath Sheba il exprime son repentir dans le psaume 51, il implore, ne me retire pas ton esprit saint. 

Cette onction, Dieu avait promis de la répandre

“Après cela, je répandrai mon esprit sur toute chair ; Vos fils et vos filles prophétiseront, Vos vieillards auront des songes, Et vos jeunes gens des visions. Même sur les serviteurs et sur les servantes, Dans ces jours-là, je répandrai mon esprit.” (Joël 2:28-29 LSG)

Nul ne mérite l’onction

L’onction n’est pas obtenue par nos mérites, elle émane uniquement de la volonté absolue de Dieu. “Car ceux qu’il a connus d’avance, il les a aussi prédestinés à être semblables à l’image de son Fils, afin que son Fils fût le premier–né entre plusieurs frères. Et ceux qu’il a prédestinés, il les a aussi appelés ; et ceux qu’il a appelés, il les a aussi justifiés ; et ceux qu’il a justifiés, il les a aussi glorifiés. Que dirons-nous donc à l’égard de ces choses ? Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ?” (Romains 8:29-31 LSG)

À quoi sert cette onction ? 

Elle ouvre notre cœur et notre esprit à la foi.

Elle nous permet de croire. Si ce matin vous écoutez et que vous avez cru, c’est que vous avez reçu l’onction. Notamment elle nous fait comprendre notre état de séparation avec Dieu. “Et quand il sera venu, il convaincra le monde en ce qui concerne le péché, la justice, et le jugement:” (Jean 16:8 LSG) 

Elle équipe pour le service.

*Comme nous l’avons vu dans les personnages de l’ancien testament, non seulement elle marque un appel, mais elle équipe pour le ministère Betsaleél pour des travaux artistiques, les 70 pour juger, David pour régner. Chacun pour notre part qui avons reçu cette onction

Elle nous enseigne 

“Quand il sera venu, lui, l’Esprit de vérité, il vous conduira dans toute la vérité ; car ses paroles ne viendront pas de lui–même, mais il parlera de tout ce qu’il aura entendu et vous annoncera les choses à venir.” (Jean 16:13 SER)

“Pour vous, l’onction que vous avez reçue de lui demeure en vous, et vous n’avez pas besoin qu’on vous enseigne ; mais comme son onction vous enseigne toutes choses, qu’elle est véritable et qu’elle n’est pas un mensonge, demeurez en lui comme elle vous l’a enseigné.” (1 Jean 2:27 SER)

On peut connaître beaucoup de choses. Si l’onction n’est pas là, combinée avec l’amour, cela produit ce que dit Paul “La connaissance enfle, mais la charité édifie.” (1 Corinthiens 8:1 LSG)

Est-ce que cette onction est le baptême du Saint-Esprit ?

Non, nous n’avons pas le temps de tout expliquer, mais le baptême du Saint-Esprit est une seconde expérience. En effet, le baptême du Saint-Esprit nous donne bien une puissance et une assurance nouvelle, mais l’assurance n’est pas réservée à ceux qui sont baptisés du Saint-Esprit.

Le sceau de l’Esprit

le Saint-Esprit au travers de Paul va utiliser l’image du sceau pour nous faire comprendre 3 choses

Le sceau, c’est une marque de propriété.

 Dans un bateau, des marchandises sont identifiées par un sceau pour marquer la propriété du chargeur.  Mais dans le monde spirituel, nous portons soit la marque du prince de ce monde, soit la marque de celui qui nous a racheté à grand prix.

Que personne ne dise ni Dieu ni maître, car c’est s’illusionner que de penser que nous sommes libres. Si dans notre cœur nous disons que nous croyons en Dieu et que nous nous comportons selon notre bon plaisir, c’est que le sceau n’a pas été apposé. L’onction n’a pas été donnée.

Le sceau, c’est une marque d’authenticité

Dans notre pays, chacun connaît le Garde des sceaux. Dans son bureau, il y a la presse qui servait à authentifier les actes juridiques de notre pays.

D’un coup d’œil on peut comparer un sceau et l’original. Cela nous rassure sur notre élection. “L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” (Romains 8:16 SER)

Vérifier le sceau permet aussi de démasquer les imitations, les escroqueries, les mensonges. Nous vivons des turbulences “Mais l’Esprit dit expressément que, dans les derniers temps, quelques–uns abandonneront la foi, pour s’attacher à des esprits séducteurs et à des doctrines de démons, par l’hypocrisie de faux discoureurs marqués au fer rouge dans leur propre conscience.” (1 Timothée 4:1-2 SER)

Le sceau est une protection

Parce que le sceau est une marque de propriété. On sait que si on s’attaque aux marchandises marquées du sceau, on s’en prend au propriétaire. Le voleur peut essayer de les voler, mais Dieu est tout puissant. Il sait tout, il voit tout. Quand Jonas part pour Tharsis au lieu d’aller à Ninive, il le repère. 

“Car j’ai l’assurance que ni la mort ni la vie, ni les anges ni les dominations, ni les choses présentes ni les choses à venir, (8–39) ni les puissances, ni la hauteur, ni la profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu manifesté en Jésus–Christ notre Seigneur.” (Romains 8:38-39 LSG)

Jésus utilise l’image du bon berger et à propos de ses brebis, il dit : “Je leur donne la vie éternelle ; et elles ne périront jamais, et personne ne les ravira de ma main.” (Jean 10:28 LSG)

Le gage de notre héritage, les arrhes de l’esprit

Gage, arrhes, sceau… tout cela c’est un langage juridique du droit des contrats. Des arrhes, c’est quand l’acquéreur paie un montant en avance en attendant la réalisation complète du contrat.

De nos jours, on se moque des serments, des contrats.

Les mariages pffff, l’honneur et la dignité ont disparu. Mais attention Dieu est un juste juge. Il ne tient pas le coupable pour innocent et celui qui fait une promesse doit la tenir

De quel contrat s’agit-il ? Un contrat d’adoption.

Dans l’antiquité, en particulier dans la Rome antique, un homme influent, même pourvu d’une famille, pouvait adopter un enfant. Pour promouvoir l’honneur de sa domus et la grandeur de sa dignitas. L’enfant passait ainsi de l’obscurité plus ou moins relative aux cercles de pouvoir et de gloire.

“Et vous n’avez point reçu un esprit de servitude, pour être encore dans la crainte ; mais vous avez reçu un Esprit d’adoption, par lequel nous crions: Abba ! Père ! L’Esprit lui-même rend témoignage à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.” (Romains 8:15-16 LSG) […] mais nous aussi, qui avons les prémices de l’Esprit, nous aussi nous soupirons en nous–mêmes, en attendant l’adoption, la rédemption de notre corps.” (Romains 8:23 LSG)

Un goût d’avant-goût, car nous ne sommes pas encore arrivés à destination

Pour reprendre l’image de la marchandise à bord d’un bateau, nous avons été choisis. Nnous avons reçu l’onction de l’Esprit, nous avons été scellés du sceau du Saint-Esprit. Mais nous ne sommes pas encore arrivés à destination.

En attendant, nous avons reçu les arrhes de l’Esprit, le gage de notre héritage. Nous ne sommes pas rentrés dans notre héritage, mais nous en avons un avant-goût.

Pourquoi est-ce que nous nous retrouvons le dimanche matin à célébrer les louanges de Dieu, à proclamer sa gloire ? Ce n’est pas parce que nous y sommes obligés ou que nous sommes dans la crainte. Si nous nous retrouvons pour le culte, c’est parce que notre âme goûte déjà aux arrhes de l’Esprit. Les arrhes, c’est le gage de notre héritage 

Comment recevoir cette onction, ce sceau, ces gages de notre héritage ?

Pour apposer un sceau, il faut faire fondre de la cire. Ensuite presser fortement le sceau sur la cire pour l’associer au document . Ce n’est pas sur un document que le scellé est apposé mais sur notre cœur.

Il ne peut être apposé qu’à un seul endroit et que d’une façon. Dans ce contrat que nous scellons, Dieu a donné son Fils. Le lieu du scellement n’est pas le bureau de Dupont-Moretti, mais sur la croix où Jésus donna sa vie.

Le sceau apposé à la croix

“J’ai été crucifié avec Christ ; et si je vis, ce n’est plus moi qui vis, c’est Christ qui vit en moi ; si je vis maintenant dans la chair, je vis dans la foi au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui–même pour moi.” (Galates 2:20 LSG)

Nous sommes scellés sur Christ. Les marques qu’il porte sont les marques des clous et de la lance. On doit retrouver les mêmes marques sur notre cœur

Ce sceau, c’est l’image du serment entre le bien-aimé et la bien-aimée du cantique des cantiques.“Mets–moi comme un sceau sur ton cœur, Comme un sceau sur ton bras ; Car l’amour est fort comme la mort, ” (Cantique 8:6 LSG)